Dans cet article, nous allons tenter de définir quelle est la bonne tenue pour faire du vélo gravel ? « Vous n’allez tout de même pas me dire comment je vais m’habiller ?!« , vous dites-vous probablement. Et à raison ! En réalité, dans l’univers de ce vélo multipratiques, c’est un peu comme dans cette célèbre chaine de restaurants américains (ou comme disait feu Kurt Cobain) : « Venez comme vous êtes« .
Le gravel, ce vélo si versatile
Les chemins de gravier, les pistes forestières, les sentiers de terre et bien sûr les routes asphaltées sont autant de terrains où vous pouvez évoluer avec un vélo gravel. Cette liberté de choix séduit celles et ceux qui cherchent à explorer de nouveaux itinéraires tout en maintenant une bonne vitesse de croisière.
Sa polyvalence permet d’explorer différentes zones sans se soucier du type de revêtement rencontré. Ce vélo transforme les chemins ennuyeux (car très roulants) en trajets beaucoup plus amusants.
Des milieux et des pratiques différentes
Partant de ce constat, il est compliqué de vous conseiller une tenue ou une autre pour faire du gravel. Alors, on va plutôt tenter de décrire différents styles de cyclistes ; et vous verrez dans lequel vous vous reconnaissez le mieux.
Parce que c’est aussi ce qui fait le charme du gravel : les pratiquants proviennent de milieux et de pratiques différentes, parfois même très éloignés du vélo. Promis, on ne va pas vous parler de la longueur de vos manches, ni de celle de vos socquettes.
Les différents styles de cyclistes gravel
Notez que dans la suite de cet article, nous emploierons tantôt le « il », tantôt le « elle ». Car après tout, la pratique du vélo n’est pas genrée. D’ailleurs, « cycliste » est un mot épicène ; il accepte aussi bien « le » que « la ».
Le coursier
Se risquerait-on à dire que c’est un peu la tenue de base en gravel ? Non, évidemment. Mais, c’est probablement celle que vous croiserez le plus dans le cadre d’une sortie gravel sportive. Par « tenue de base », on entend : cuissard et maillot. Un maillot qu’on appelle aussi communément jersey.
Près du corps, c’est la tenue de gravel la plus versatile et polyvalente ; qui vous permettra d’être aussi à l’aise sur route que sur chemin, sur une sortie 100% bitume comme un ride un peu plus technique.
Notez que ces éléments de tenue issus du monde du cyclisme sur route ont évolué pour s’adapter au monde du gravel. Ils se sont notamment agrémenté de nombreuses poches. Car autant le « roady » veillera à l’aspect aérodynamique de sa tenue, autant la personne pratiquant le gravel y attache moins d’importance.
Un cuissard doté de poches latérales est nommé « cargo ». Il peut aussi en embarquer sur le panneau dorsal, pour venir compléter celle de votre maillot.
La vététiste
Elle non plus n’accorde aucune importance au côté aérodynamique de sa tenue. En tout-terrain, on va même privilégier des tenues amples, pour être plus à l’aise dans ses mouvements. Concernant le gravel, on peut autant avoir une pratique « soft » qu’une pratique plus « engagée ». Dans ce cas, la pratiquante gravel pourra alors opter pour sa tenue VTT, pour affronter les sections techniques avec plus d’aisance.
La tenue VTT tend plutôt vers le short avec poches ; pas forcément de jersey, mais plutôt un tee-shirt en maille technique. Reconnaissons que, là encore, dans l’univers du VTT, il existe de nombreuses pratiques différentes. La pratiquante rando/XC (cross-country) va privilégier un combo cuissard/jersey, tandis que les aficionados du dirt ou de la DH seront plutôt baggy short. L’un ou l’autre s’accorderont avec un usage gravel.
Le voyageur
Qui dit vélo à tout faire, dit vélo prêt-à-partir. Le gravel est un excellent vélo de voyage. Quelle serait la tenue de ce cyclotouriste en goguette ? N’allons pas jusqu’au cliché de la sandale. Dans tous les cas, lui aussi va préférer des tenues plus amples, pour être à l’aise dans son pédalage.
Parfois, le voyageur pourra aussi opter pour un cuissard, afin d’apporter du confort en selle. Toutefois, traversant des zones civilisées, il pourra le cacher sous un short, et ainsi, passer presque incognito à la boulangerie (bien qu’il ait gardé son casque sur la tête).
La bikepackeuse
La bikepackeuse n’a pas de religion concernant sa tenue. Cependant, contrairement au voyageur qui va privilégier des tenues décontractées, la bikepackeuse a aussi la volonté de rouler vite et bien. Car c’est aussi l’intérêt du bikepacking : voyager léger et pédaler en cadence.
Le cuissard cargo sera assurément un excellent compagnon. De quoi glisser dans les poches latérales des barres d’énergie, un appareil photo compact ou encore quelques pièces de monnaie. Idéal pour l’arrêt à la boulangerie, même si ce ne sera probablement pas assez large pour y glisser un sandwich.
Dans la même optique que le voyageur cité ci-dessus, la bikepackeuse pourra opter pour la chemisette — à fleur ou à carreaux — par-dessus le jersey. Pour le style d’une part, et pour tenter de faire plus civilisé dans les villages traversés.
Le néophyte
Comment s’habiller pour aller faire du gravel… quand on n’en a jamais fait ?! Vaste question qu’un néophyte se posera concrètement. Dans ce cas de figure, il y a selon nous, deux écoles.
La première : celui qui voudra immédiatement se fondre dans la masse et ne pas passer pour un débutant. Il va se rendre en boutique pour se faire conseiller une bonne tenue de gravel pour débuter. Peut-être lui proposera-t-on le combo classique cuissard + maillot ; ou peut-être optera-t-il pour le short, car il n’est pas encore prêt pour la tenue complète en lycra.
La seconde : il n’a absolument aucune idée de comment se vêtir pour cette pratique (il n’a pas lu cet excellent article). Alors sa réflexion va être de cet ordre : le gravel, c’est du vélo ; le vélo, c’est du sport ; alors, je m’habille pour faire du sport. CQFD. Des chaussettes de foot avec un collant de running et un coupe-vent de randonnée. Et alors ? La tenue sera sans doute improbable et dépareillée. Mais, peu importe, l’essentiel, c’est bien de pédaler !
La vélotafeuse
Le vélo gravel a cet avantage d’être un vélo extrêmement polyvalent : sport, balade, voyage. C’est aussi une excellente monture pour se déplacer, se rendre au travail. Vous reconnaitrez la vélotafeuse dans une sortie gravel. Déjà, son vélo à un porte-bagages, peut-être même des garde-boues.
La tenue gravel de la vélotafeuse : elle se dit qu’elle pédale au quotidien avec un jean et des baskets ; alors pas de raisons de changer ses habitudes ! Parfois c’est un mélange des genres, avec un cuissard en bas et un hoodie en haut.
À propos de la gapette
La gapette est au fil des années devenu un élément presque distinctif de la tenue du pratiquant gravel. À nouveau, elle n’est pas obligatoire dans votre panoplie de cycliste. Elle est néanmoins pratique, à plus d’un titre.
La gapette vous protège du soleil comme de la pluie. Elle offre un confort appréciable entre votre casque et votre crâne. Elle empêche aussi les lunettes de venir vibrer contre ce dernier. Et puis, dernier point important : elle transmet des messages. Nombreuses sont les visières de gapettes affublées d’expression du type « Topette! », « Shut up legs » ou « Vous pouvez tous crever »¹.
Et les cales automatiques alors ?
La cale automatique, ce n’est pas lorsque vous avez soudainement une fringale sur le vélo. Non, on parle ici des chaussures de cyclisme permettant de fixer ses pieds sur les pédales. Elles sont devenues incontournables pour tous les pratiquants vélo aguerris, que ce soit en route, à VTT ou en gravel.
Bien sûr, elles peuvent intimider le néophyte et lui faire craindre de rester accroché au vélo en cas de chute. Mais sachez que les chaussures à cales automatiques sont une aide précieuse dans le pédalage. La puissance est mieux transmise. Elles réduisent aussi la fatigue, du fait de ne pas avoir à régulièrement replacer son pied sur la pédale.
Pour une pratique gravel, on conseillera fortement les cales de type VTT (standards SPD, Time, Crank Brothers, etc) que celles de routes. En gravel comme en VTT, vous n’êtes pas à l’abri de devoir marcher lors d’un passage trop technique. Vous serez content de ne pas glisser sur des cales trop proéminentes et rigides.
Bien sûr, une bonne paire de baskets basses à semelles plates, couplées à des pédales plates, feront l’affaire dans votre apprentissage du gravel. On l’a dit au début de cet article, et on le répète, en gravel : « Venez comme vous êtes« . C’est valable pour votre venue à Nature is Bike. Peu importe votre tenue sur votre vélo, on vous accueille avec plaisir ! RDV à Angers les 14, 15 et 16 juin prochains !
¹ Le saviez-vous : « Vous pouvez tous crever » était un slogan de la marque Rustine.